lundi 23 mars 2009

Musique : LXXV aime

  • La Roux, quicksand (déjà disponible)

La Roux est la dernière découverte du label Kistuné : bon signe. Le groupe est londonien, la chanteuse est rousse, la musique est une actualisation 2009 de Goldfrapp : concept efficace. Quicksand est le premier single, hymne entêtant livré avec remixes de choc : malin. Sans parler du clip, ambiance « je ne t’ai pas oublié(e) depuis les vacances », pour que tout le monde puisse s’identifier : sournois. Evidemment ils sont nuls en syntaxe, personne n’est parfait, mais on leur pardonne vu que « la rousse » ça n’aurait pas été génial de toutes façons.

  • Marina & The Diamonds, obsessions/mowgli’s road (déjà disponible)

Savoir ce que chanterait une artiste à la fois grecque et écossaise n’a jamais été une de vos questions existentielles, mais cela aurait dû : Marina est propulsée sur le devant de la scène pop alternative par le tout jeune label new-yorkais Neon Gold Records. C’est frais, dynamique, ça sonne comme KT Tunstall sous acides et ça enivre la blogosphère, bref : elle sait écrire des titres accrocheurs qui ne sont pas des rengaines, merci la Grèce, merci l’Ecosse.

  • Yeah Yeah Yeahs: It’s Blitz! (sortie physique le 12 avril, le 10 mars sur itunes)

Aussi efficace que l’attaque dont il porte le nom, le nouvel album du groupe indé new-yorkais fait des ravages. Rien à jeter dans cet opus vivifiant, porté par les singles zero et heads will roll, d’autant plus bienvenu qu’il dynamise une scène rock redondante à tendance moribonde.

  • Royksopp : Junior (sortie le 23 mars)

Le groupe électro suédois fait équipe avec The Knife, Robyn et Lykke Li, force la dose pop sur ce troisième album brillant, sans tomber dans le sirupeux. happy up here, tricky tricky et the girl and the robot suffiront à vous convaincre: essayer junior, c’est l’adopter.

vendredi 13 mars 2009

W. L'improbable président

L’histoire de George W. Bush (encore président des Etats-Unis à la sortie du film), de son adolescence de sale gosse privilégié à sa présidence de la première puissance mondiale. Oliver Stone aborde ce sujet, brûlant, avec pour objectif : nous faire comprendre le personnage, son parcours et ses actes, notamment sa gestion du Moyen-Orient.
Le film et l’attente qu’il a pu provoquer tiennent beaucoup du fait qu’il sort en salle à la fin du mandat de Bush, moment charnière dans la politique américaine et mondiale. A l’heure du bilan, le film s’attarde sur les causes et non les conséquences des faits marquants de cette présidence.
Le film, avec une réalisation proche du téléfilm, ne nous transmet jamais réellement de message, d’impression ou de sentiments. Il ne fait que poser la question : « comment un gentil-mais-vraiment-pas-très-malin incapable comme lui a pu en arriver là ? » sans approfondir ni apporter d’autre réponse qu’une suite de faits maladroitement mis en scène. Reste l’excellente interprétation de Josh Brolin, parfois troublant de ressemblance, et quelques scènes savoureuses. L’objectif est en partie atteint, mais on aurait souhaité qu’il fasse l’objet du grand film qu’il méritait. Oliver Stone déçoit, encore.

P.P.

Entre les murs

Récompensé par la Palme d’or au festival de Cannes, « Entre les murs », le film de Laurent Cantet adapté du roman de François Bégaudeau, nous fait entrer dans l’univers d’une vie de classe au sein d’un établissement défavorisé. Le jeune professeur de français, Vincent B (François Bégaudeau) enseigne la langue de Molière à des élèves de 4ème qui ne s’identifient pas toujours à celle-ci ou à ce pays qui est la France. Le film montre essentiellement les situations d’apprentissage et les échanges entre Vincent et ses élèves (Esmeralda, Khoumba, Souleymane…) qui sont souvent très mouvementés, parfois même conflictuels et irrespectueux.
Ce film a beaucoup divisé les professeurs. Entre ceux qui estiment que le film montre la véritable difficulté du métier d’enseignant et les autres qui dénoncent l’image caricaturale du professeur qui incarne le rôle d’un « prof-copain ». Certains aussi critiquent la mise en valeur des scènes de disputes par rapport aux situations d’apprentissage et de travail.
Même si Cantet filme de vrais élèves, de vrais professeurs ou de vrais conseillers d’orientation le film reste une fiction. Néanmoins il est d’un réalisme étonnant, si bien que la limite entre fiction et réalité disparaît souvent. De plus « Entre les murs » aborde tous les sujets importants de la vie à l’école et pose de bonnes questions comme par exemple : le rôle du professeur, l’égalité des chances (dans un modèle républicain), le français comme facteur d’intégration culturelle et sociale des jeunes issus de l’immigration, la lutte contre l’échec scolaire, le rôle et l’efficacité des sanctions…

C.B.

Mesrine

« L’instinct de mort », première partie du diptyque consacré à la vie du célèbre gangster Jacques Mesrine, relate les débuts de celui qui deviendra l’ennemi public numéro 1 et restera une véritable légende des années après sa mort. Ce premier volet nous immerge dans la période qui va lui permettre de se forger une réputation, de son retour d’Algérie, au début des années soixante, à son exil au Canada, dix ans plus tard.
Tous les éléments sont réunis par Jean-François Richet pour faire de ce film l’un des plus attendus de l’année : une icône made in France, un des acteurs français les plus en vue du moment (Vincent Cassel), un scénario digne des meilleurs films de gangsters, et un tournage marathon (neufs mois) fort en rebondissements (Cassel avait refusé de tourner dans la première mouture du scénario, qu’il jugeait trop manichéenne et trop loin de la réalité ).
Le film ne déçoit pas. Ultra-maîtrisée, violente et nerveuse (trop pour certains ?), la réalisation est impeccable, toute en virilité. Sans originalité, certes, mais terriblement efficace. Vincent Cassel, excellent, impressionne par son charisme et son énergie. On est devant un grand film de gangster, du pur cinéma mêlant la french touch à l’efficacité hollywoodienne. Vivement le second volet !
P.P.