vendredi 10 juillet 2009

Enki Bilal dans les salons de Dassault

C’est au premier étage de l’hôtel Marcel Dassault qu’Enki Bilal expose du 8 juillet au 10 septembre 2009 les 350 cases de son album Animal’z, publié chez Casterman. Artcurial organisera le 19 septembre prochain la vente aux enchères des dessins qui clôturera cette exposition.

Qu’est ce qui donne cette impression d’immensité aux dessins d’Enki Bilal ? Leur taille originelle, la technique du rehaut qui consiste à rajouter du blanc sur un papier de couleur gris-bleu ou leur exposition sur des murs noirs ne laissant apparaître la lumière qu’à travers une seule fenêtre ?
Trois aspects de son œuvre sont mis en valeur. Tout d’abord, le Rez-de-chaussée propose au public de redécouvrir les dessins de ses premières bandes dessinées, notamment ceux de la Tétralogie du Monstre. Le visiteur arrive ensuite au premier étage où il se retrouve comme plongé au cœur de l’aventure que raconte Animal’z. En effet, l’exposition de chaque dessin, l’un après l’autre, dans un ordre différent de celui de l’album, permet une déconstruction de l’histoire, propice à une immersion totale du visiteur dans l’univers de l’artiste. Le rehaut, permettant aux figures de ressortir de leur cadre, contribue lui aussi à cette immersion, et tout particulièrement les douze dessins rehaussées par le dessinateur spécialement pour l’exposition. Enfin, la visite s’achève par la projection de Cinémonstre, le montage de 67 minutes, réalisé en 2006 à partir des trois long-métrages de l’artiste, à l’occasion du festival Starball à la Géode, à Paris. L’occasion pour notre visiteur de pénétrer dans les horizons fantastiques des trois films de Bilal : Bunker Palace Hotel, Tykho Moon et Immortel, ad Vitam.
L’hôtel Marcel Dassault propose donc, pendant tout l’été, un voyage dans l’univers d’Enki Bilal pour ses fans et offre une visite initiatique pour les autres… Tandis que les choses sérieuses se passeront à la rentrée, lors de la vente aux enchères des dessins, le 19 septembre. Les prix s’échelonnent entre 600 et 40 000 euros, promettant un affrontement entre les acheteurs pour certaines de ces œuvres très convoitées.
Et pendant qu’Enki Bilal se débarrasse de ses dessins, avouant tout de même qu’il se sépare de certains non sans émotion, il se concentre sur l’éventuelle adaptation de sa bande dessinée au cinéma. Ce serait un film d’animation : une façon de permettre aux plus aventureux de prolonger leur voyage fantastique…

L.W.