Juste avant le changement d’heure ce Samedi, nous avons eu droit à une autre insurrection horlogère : la Earth Hour. Ou « Une heure pour sauver la planète », dans la langue de Robespierre. Le but de l’opération « n’est pas de réaliser des économies d’énergie. Il s’agit d’un évènement symbolique ayant pour objectif de marquer la volonté de tous de lutter contre le réchauffement climatique et d’envoyer un message fort aux dirigeants politiques mondiaux», mais aussi d’ « encourager les gens à s’engager à changer leurs habitudes sur le long terme ».
Donc a priori on devrait comptabiliser le nombre de citoyens lambdas qui se sont « engagés » dans cet acte de militantisme des plus révolutionnaires, afin de constater qu’un nombre grandissant d’entre nous veulent pousser les dirigeants à agir. La démocratie représentative, c’est quand même un truc canon. Mes chers camarades, je suis au regret de vous annoncer que votre sacrifice sur l’autel Electricité fut vain. Seuls sont comptabilisés le nombre de communes engagées dans le mouvement. Donc vos représentants. Qui s’envoient un message à eux-mêmes. Comme un célibataire qui s’enverrait des roses à la Saint-Valentin pour leurrer les voisins. Le plus dur, c’est que les chiffres ne collent pas. Le site des organisateurs annonçait que 4000 villes dans 88 pays avaient communiées l’an dernier dans ce grand moment d’amour, de paix et de joie écologique partagés. Cette année, Métro annonce « une centaine de pays et plus de 2000 villes », France info confirme avec 125 pays, tandis que Le Point maintient 125 pays, mais renchérit à 4000 villes. On ne sait plus à quelle ampoule se vouer.
Et il n’y a même pas eu de black-out. Ça au moins ça aurait fait participer tout le monde. Il paraît même que dans certains pays, un pic de consommation a eu lieu juste avant l’heure fatale. Il faut bien faire ses lessives, ma bonne dame. Allez, ne laissez point ces larmes tarir votre fougue, jeune révolutionnaire des bacs à sables.
Lucie L'Hôpital
Lucie L'Hôpital