"Il y a 170.000 arméniens dans mon pays. Parmi ceux-là, 70.000 sont des nationaux, mais nous tolérons les 100.000 autres (...). Si cela était nécessaire, je pourrais être dans l'obligation de leur dire de retourner dans leur pays".
Cette phrase a été prononcée le lundi 15 mars par le premier ministre turc Erdogan à l’encontre des ressortissants arméniens présents clandestinement en Turquie.
Elle constitue une représaille aux votes récents de reconnaissance, par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine le 4 mars, et par la Suède le 11 mars, du génocide des arméniens perpétré par le gouvernement des Jeunes-turcs en 1915.
La Turquie, qui nie la réalité du génocide arménien, a rappelé ses ambassadeurs de Suède et des Etats-Unis et l'affaire est devenue "une question d'honneur national", selon le ministre des affaires étrangères Ahmet Davutoglu.
Les déclarations du premier ministre témoignent de la précarité de la situation de la minorité arménienne de Turquie.
"La menace proférée par Ankara à l’encontre de la communauté arménienne en Turquie s’apparenterait, si elle était confirmée, à une prise d’otage destinée à faire chanter les pays démocratiques qui reconnaissent le génocide arménien", affirme Frédéric Lefebvre, porte parole de l’UMP.
A l’approche du 24 avril, date de déclenchement du génocide et jour de sa commémoration, la Turquie se voit dans l’obligation de faire face à son passé.
Lerna Sahincik
2 commentaires:
Merci de mettre en exergue les propos honteux du président Erdogan! Son discours est clair, si des Etats reconnaissent le génocide, ce sont les arméniens qui en patiront.
Très bon article.
Très bon article.
On ajoutera simplement que les "pays occidentaux" n'ont pas besoin d'être pris en otage par la turquie pour être mutiques et timorés sur la question arménienne. Il n'est qu'à voir l'exemple de l'UE en matière d'auto-censure et de reniement de ses préceptes fondateurs. 12 des 35chapitres de négociations UE/Turquie sont ouverts, et continuent d'être ouverts par des Etats dont certains de leurs leaders se disent pourtant opposés à une adhésion turque.
Qui se souvient des arméniens disait l'autre en 1939? Tous les chefs d'Etat occidentaux ( par occidentaux entendre démocratiques cela va de soit, sic)ne cessent de répéter cette funeste assertion.
Marx avait raison: l'histoire est effectivement un éternel recommencement.
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