mardi 2 décembre 2008

Gainsbourg , toujours .

N’avez-vous jamais remarqué que tous ceux qui l’ont croisé, ne peuvent s’empêcher d’en parler ? Que Jane Birkin elle-même ne se prive pas d’ajouter un « avec Serge,… » dans presque chacune de ses phrases. C’est peut être cela le charisme… Le fait qu’il nous hante toujours par ce regard hagard et ces tubes indémodables, 17 ans après sa mort. La cité de la musique organise d’ailleurs une exposition évènement, l’occasion peut être pour vous de découvrir ce personnage emblématique de la chanson française, et même, de la culture française.

Ceux qui le connaissent mal le réduisent au provocateur, au Gainsbarre qui dérape avec Whitney Houston, qui brule un billet de « 500 balles ». Même si ces pieds-de-nez à la société sont marquants, il serait réducteur de s’en arrêter là.

Gainsbourg, c’est aussi un précurseur, un curieux qui s’est essayé à tout, un éternel insatisfait. Heureusement pour nous, car cette insatisfaction, c’était son moteur. Elle lui a fait quitter à contrecoeur la peinture pour la chanson, dont il a exploré avec génie tous les styles. Ses créations oscillent ainsi entre chanson française, reggae, pop, rap ou même rock progressif, avec l’un de ses plus beaux albums : Histoire de Melody Nelson.

Ainsi, quel rapport voyez-vous entre le poinçonneur des lilas et Marilou reggae ?

Quelle ressemblance entre une Brigitte Bardot et une Vanessa Paradis ? Peut être la chance d’avoir rencontré un parolier qui ne faisait que du sur mesure ! En effet, Gainsbourg adorait composer pour ces nombreuses femme qu’il connut et avec qui il aimait entretenir le doute et l’ambiguité . Ainsi il avance « Pour l'amitié entre hommes et femmes, impensable. Parce qu'il y a toujours sous-jacent le désir animal. »

Peintre, acteur, chanteur, provocateur, dandy déjanté, et poète maudit, il orne le paysage artistique français et son image est encore médiatique dans un milieu où la complaisance et les intérêts sont souvent rois.

Dix-sept albums et cinq crises cardiaques après, Gainsbourg n’est plus. Mais il flotte comme un air de javanaise sur nos ondes françaises…

Gainsbourg a révolutionné la variété, mais depuis, quoi de neuf ?

MB.P.

ALEXANDRE ET LOUIS XIV REUNIS AUX GOBELINS

De nouveau ouverte au public depuis plus d’un an, la galerie d’exposition de la manufacture des Gobelins présente l’exposition « Alexandre et Louis XIV, Tissages de Gloire » jusqu’au 1er mars 2009.

Illustrer les actions du roi à travers l'art est une vielle tradition de la monarchie française. La peinture, la sculpture, l'architecture ont ainsi pendant longtemps été au service de la propagande royale. Le roi est le lieutenant de Dieu sur terre, il est sacré, c'est pour cette raison que sa figure doit être glorifiée par l'art. Ce n'est qu'à partir du XVIIIème siècle que cette glorification de la figure royale est remise en question. En 1756, Damiens tente de tuer le roi Louis XV , il touche directement le corps du monarque absolu et donc celui de Dieu. Depuis, le roi cesse d'être perçu comme un roi sacré dans les mentalités. Sa figure n'est plus exaltée de façon grandiose et somptueuse. Cette démystification de la figure royale se manifeste sensiblement à travers l'art : il suffit de comparer les représentations de Louis XIV à celles de Louis XV, puis de Louis XVI au musée du Louvre pour en avoir un aperçu.

L'exposition "Alexandre et Louis XIV, Tissages de Gloire" s'inscrit complètement dans cette tradition de la monarchie française. Elle est divisée en deux parties. Le premier étage présente, pour la première fois au public depuis l'Ancien régime, les onze tapisseries de "L'Histoire d'Alexandre le Grand" réalisées par Charles le Brun (1619-1690) pour Louis XIV, à l'intérieur même de la manufacture des Gobelins. Au rez-de-chaussée, on découvre deux pièces de la tenture "L'Histoire du roi" du peintre flamand Adam-Franz Van der Meulen (1632-1690), glorifiant l'action de Louis XIV lors de la guerre menée contre les provinces unies. On peut ainsi apercevoir sur l'une des deux tentures, réalisées à partir de la soie peinte, le roi soleil qui participe lui aussi aux combats, à pied, aux côtés de son armée. Le mécène de l'exposition, Jacques Garcia, propose un décor tout à fait adapté. Des miroirs permettant de mieux appréhender l'étendue des tapisseries et des tentures, les portes du trésor du Garde-meuble royal placées juste avant les deux tentures de "L'Histoire du roi" en forme d'arc de triomphe et plusieurs mobiliers provenant des réserves du Mobilier National. Cette exposition permet donc pleinement de mesurer l'ampleur de la glorification du roi soleil qui se comparait à Alexandre le Grand. Le rôle des artistes dans la propagande royale est souligné par l'oeuvre de Charles le Brun qui s'illustre encore une fois dans l'exaltation de la monarchie française, après le somptueux décor de la galerie de glaces à Versailles.
L.W.

"Alexandre et Louis XIV, Tissages de Gloires", jusqu'au 1er mars 2009, manufacture des Gobelins, 75013, Paris


Les responsables de la crise financière

Des clés pour comprendre la débâcle des bourses

Ricardo s’est trompé sur toute la ligne… Le grand économiste anglais du XIXe siècle pensait que le marché s’autorégulait de lui-même. Mais ce principe a montré ses limites. L’histoire connaît aujourd’hui sa plus grande crise financière. Ses responsables sont montrés du doigt. Le krach a mis en exergue le manque de transparence et de régulation des marchés financiers depuis près de 20 ans. La course au crédit facile pour relancer la croissance, la titrisation, la spéculation et les produits dérivés sont autant d’éléments qui expliquent cette crise. La récession est en train de s’ajouter à la crise financière. Quels sont les véritables causes de cette crise mondiale?

Les institutions mondiales

Le Fond Monétaire International

Le FMI a été créé lors de la Conférence de Bretton Woods à la fin de la seconde guerre mondiale afin de garantir la stabilité du système monétaire international et d’empêcher l’éclatement de crises financières semblables à celle de 1929. Pourtant, l’institution n’a pas su anticiper la crise des subprimes et a montré son
incapacité à lutter contre la crise. La réputation du FMI a souffert du fait de son manque d’initiative. De plus, sa marge de manoeuvre à lever des fonds est quasi-nulle face à l’ampleur de la crise actuelle.

La Banque Centrale Américaine

L’économie américaine est fondée sur la consommation par le crédit pour relancer la croissance. L’ancien président de la Fed Alan Greenspan a encouragé, durant son mandat, la spéculation à outrance et le développement illimité du crédit. Les taux d’intérêts directeurs étant bas, les emprunts ont augmenté rapidement et ont alimenté l’endettement des ménages américains. Ces crédits étaient octroyés par des ménages peu solvables créant une bulle immobilière qui ne reflétait pas la valeur réelle des biens.

Les banques

Les banques sont à l’origine de la titrisation. Cette innovation financière permet de reporter sur les marchés les risques qu’elles prenaient en distribuant des crédits aux américains. Les crédits hypothécaires étaient alors transformés en titres négociables afin de multiplier les investisseurs et donc de diluer les risques. Lorsque la bulle immobilière a éclaté, les établissements bancaires détenaient tous des créances douteuses dans leurs actifs qui se sont soudainement dépréciés. La confiance interbancaire s’est figée et la liquidité s’est soudainement asséchée. Les taux par lesquels les banques se prêtent de l’argent se sont envolés à des sommets et les institutions mondiales ont été contraintes d’injecter des milliards de dollars afin d’inonder les
marchés pour que la confiance revienne.

La crise a de plus levé le voile sur la création monétaire directement imputée sur l’endettement des Etats. En effet, lorsqu’un crédit est dispensé, la banque crée de l’argent nouveau garanti par les remboursements de l’emprunteur. Avec 1000 dollars, il est possible de créer jusqu'à 100.000 dollars d’argent nouveau. Les quotas de réserves obligatoires d’établissement bancaires (10 % de réserves, 90 % de crédits) n’ont pas été respectés.

L’image des banques souffre d’un manque de transparence vis-à-vis des consommateurs.

Les normes comptables

Les normes actuelles nommées « IFRS » obligent les banques à valoriser leurs actifs « market to market » c'està-dire à la valeur du marché et non sur la base du prix d’achat. Lorsque l’économie se porte bien, les normes comptables entraînent un effet favorable sur les marchés mais lorsque l’économie est en crise, les normes ont un effet accélérateur de la baisse. En effet, le « market to market » valide la baisse initiale des prix d’actifs et par conséquent entraîne immédiatement les fonds propres des établissements à la baisse. Les banques ne peuvent donc plus se prêter de l’argent et les marchés souffrent d’une crise de liquidité.

Les agences de notation

Les grandes agences de notation sont : Standard and Poor’s, Moody’s et Fitch. Leur rôle est de donner des notes (sous forme de lettre) évaluant les risques associés à l’entreprise. En effet, elles permettent d’évaluer la capacité d’une entreprise à rembourser ses dettes. Pour simplifier, plus la note sera haute, plus le taux d’intérêt sera bas lorsque l’entreprise voudra emprunter de l’argent.
Cependant, ces agences sont rémunérées par les entreprises qui veulent être notées. Par conséquent, plus la rémunération sera grande, plus haute sera la note.
Les agences de notation disposent d’un grand nombre d’analystes afin d’examiner les entreprises et la conjoncture économique. Pourtant, elles n’ont anticipé aucune crise et ont montré leur incapacité à refléter la réalité. En effet, certaines banques la veille de leur faillite avaient des notes très satisfaisantes.
Les agences de notation sont par ailleurs accusées de faire la pluie et le beau temps sur les marchés financiers. Par conséquent, les agences de notation devraient acquérir une véritable indépendance et être déconnectées de tout conflit d’intérêt.

L’innovation financière

La créativité des ingénieurs financiers a permis de contourner progressivement les lois de la réglementation des marchés. Des produits dérivés ont été crées afin de diminuer les risques et d’accroître les gains.
Le CDS (credit default swap) est un contrat d’échange de risque entre deux établissements bancaires. Il permet d’échanger des taux d’intérêts entre deux parties qui s’engagent pendant une période donnée à intervertir leurs intérêts pour se couvrir d’une hausse ou d’une baisse éventuelle de leur devise.
Pourtant il s’agit d’opérations très spéculatives car les swaps sont opérés sur un marché de gré à gré c'est-à dire sans chambre de compensation qui s’engage à rembourser si la contrepartie est défaillante. Par conséquent, un établissement financier peut spéculer sur les évolutions du marché sans avoir à prouver qu’il détient véritablement les fonds propres en cas de défaut de paiement.
Ces swaps sont des produits très complexes que peu de personnes arrivent à contrôler. Cependant, toutes les banques et les fonds d’investissements utilisent cet outil qui est devenu le produit dérivé le plus répandu sur les marchés. En effet, les CDS sont estimés à plus de 70.000 milliards de dollars échangés. Les swaps sont à l’origine de la crise des subprimes car ils ne subissent aucune régulation.
De plus, les ventes à découvert ont précipité la chute des marchés. Elles consistent à vendre un titre pour le racheter ensuite à un cours moins élevé. Pour simplifier, l’investisseur emprunte un titre dans l’espoir de le revendre lorsque son prix sera descendu dégageant ainsi une plus-value. Lorsque l’économie est en crise, les ventes à découvert précipitent les cours à la baisse et permettent aux spéculateurs de s’enrichir en dévastant les entreprises cotées.
Certains produits dérivés devraient donc être régulés par une entité indépendante.

Les hedge funds

Les hedge funds sont des fonds d’investissement privés non régulés qui gèrent près de 1800 milliards de dollars. Ils obtiennent des performances déconnectées de la tendance générale des marchés financiers. Leur performance est basée principalement sur la spéculation par le biais de produits dérivés.
Ces fonds réalisent des plus-values grâce au fort effet de levier dont elles disposent. L’effet de levier permet de prendre une position plus importante que la valeur de son propre capital. L’effet de levier est très risqué car il peut être jusqu'à 200 fois plus élevé que les fonds propres investis. Ces fonds ont été accusés de répandre de fausses rumeurs et d’accentuer la crise en spéculant à la baisse.
Les deux tiers des hedge funds dans le monde mettent leurs fonds dans les paradis fiscaux, ce qui accentue leur opacité.


Voilà les principales causes du krach actuel. La dérégulation des marchés, l’irresponsabilité des établissements financiers et leur manque de transparence ont favorisé la contagion de la crise, qui est devenue mondiale. Les prémisses d’une récession sont là malgré les injections massives de liquidités faites par les Etats. Ce sont malheureusement les contribuables qui vont payés les pots cassés des marchés boursiers tandis que les meilleurs traders toucheront d’énormes bonus !

H. de C.

Fantasio

Attention, réservez votre place à l’avance pour voir ce spectacle ! Dans le cas contraire, vous risquez de vous retrouver tout en haut du théâtre, près des haut-parleurs qui diffusent les bruitages. Et là, un léger manque d’articulation des acteurs et vous ratez les tirades. Vous verrez en plus les acteurs apparaître avant leur entrée en scène et les techniciens enlever leurs costumes, faisant disparaître l’illusion théâtrale.

Ce qui serait vraiment dommage, car la mise en scène de Denis Podalydès est ingénieuse et permet au spectateur de rentrer dans l’ivresse de Fantasio au moyen d’un plateau tournant s’imposant dans la majeure partie de la scène. L’utilisation de musique et même du cinéma renforce une impression féerique, qui devrait enchanter même les moins enthousiastes de théâtre classique.

Fantasio est un jeune bourgeois, qui se fait bouffon du roi pour tromper son spleen et prendre part aux préparatifs du mariage de la princesse Elsbeth à sa façon, pour « sortir de [sa] peau pendant une heure ou deux ». Il est à la recherche d’une action qui lui donnerait sens. Le choix de faire interpréter ce rôle masculin par Cécile Brune ajoute au doute qui semble habiter ce personnage. Fantasio ne devient entièrement masculin que dans la scène finale.

S.L.

Fantasio, pièce en deux actes d’Alfred de Musset.
Salle Richelieu en alternance du 18 septembre 2008 au 15 mars 2009

Brunchs Paris versus London



Le Kong
1, rue du Pont Neuf
75001
Tel : 01 40 390 900


Atmosphère branchée dans ce Bar/ Restaurant au Pont Neuf. Particularité ? Il est situé au sixième étage du siège social de Kenzo et offre une vue imprenable sur le Paris de la Rive Gauche. On regrettait la fermeture de la Samaritaine et donc l’accès à sa terrasse… Le Kong remplace, et de large, ce manque. Décor choc et art pour ce restaurant aux chaises à visages de femmes, au bar tapissé de fleurs oranges et de lumière rose, aux toilettes gardées par une dame pipi devenue bébé sumo, allez voir pour comprendre. La clientèle tendance et internationale ajoute encore à l’ambiance originale de cet endroit mythique. Un conseil, profitez du dimanche, à partir de midi un brunch vous est proposé, oeufs Bénédicte mémorables et un café excellent !






Bistrothèque
23-27 Wadeson Street
Londres
Tel : 0044 208 983 79 00

La Bistrothèque propose un brunch idéal pour un petit weekend à Londres. Ambiance mode, clientèle tendance, déco simple mais design. Au milieu de la pièce trône un piano grâce auquel une musique douce calme l’ambiance agitée de ce resto qui monte. Au menu, les classiques du Brunch : Pancakes, oeufs Bénédicte ou Florentins, mais aussi des plats très anglais, ainsi, les plus motivés opteront pour un « Fish and Chips » dès dix heures du matin ; chacun sa façon de commencer la journée… Par contre attention, munissez-vous d’un plan très précis avant de partir à la recherche de ce Brunch au trésor, en effet, dans la rue, ni numéros, ni magasins, pas de panneaux portant le nom du lieu, à peine une âme qui vive… Bref quasiment impossible de le trouver a moins de savoir qu’il est là. Bien sûr, le plus est que du coup, pas besoin de réserver et la clientèle est très selecte. Même si le brunch vaut sincèrement le détour, mieux vaut s’armer de courage pour le trouver.
C.T.

Une jeunesse qui bouge , qui bouge , qui bouge ...




« Campus UMP » : La Révolution des Révolutionnaires.








Le lancement a eu lieu en présence de Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Le concept est simple et pourtant rien n’avait été fait avant.
D’où le slogan de « Jeunes Révolutionnaires ». Parce qu’il en faut du courage et de la volonté pour avoir l’ambition de reprendre les facultés françaises longuement détenues par l’extrême gauche. Pour ce faire, l’UMP compte bien faire basculer la majorité silencieuse, celle qui lors des blocages soupire mais ne fait rien, celle qui lors des élections des étudiants représentants ne vote pas, en somme ceux qui craignent de prendre partie ou restent en retrait..
Et pourtant, il est temps que tout le monde se mobilise, il est temps de savoir, de voir si la majorité desétudiants soutient ou non ces blocages comme le prétendent les syndicats étudiants d’extrême gauche, si elle soutien le fait qu’à Tolbiac après un mois de paralysie l’année dernière, les notes de TD du premier semestre aient été annulées et que les élèves soient tous passés en examen final.
Pour commencer à tout changer, il y avait déjà la loi d’autonomisation des facs, réforme courageuse et socle d’autres changements futurs pour les facs françaises qui doivent retrouver une renommée internationale. Les jeunes de l’UMP complètent cette action législative en ouvrant des permanences dans les universités, en expliquant les reformes et en mobilisant les jeunes. Les actions consisteront à organiser des débats avec les représentants de gauche, pour comparer les idées, à inviter des personnalités et des ministres à s’exprimer sur tel ou tel points… Ca promet de l’action.
On espère par contre que cette action sera menée sous le signe du fair-play. C’est une évidence que les Jeunes de l’UMP ne seront pas bien accueillis dans les facs, ils souffrent depuis trop longtemps d’une image négative dans ce milieu. Pourtant cette volonté de fer qui les caractérise et ce courage qui accompagne les tâches lourdes d’importance, seront des compagnons, on l ‘espère, suffisants. En effet, sans parti pris, c’est le début d’une longue série de débats, replaçant les universités dans leur rôle d’espace de réflexion sur leur place dans la société, cela promet d’être du grand spectacle.
Cet engagement politique est courageux, il n’échappera pas à la polémique malgré le souhait de ses auteurs. Mais, il réintroduira les débats et la mobilisation dans les universités, à l’image des grandes universités telles que Columbia ou Princeton. En attendant de voir les réactions des autres partis, on peut dire pour l’instant, comme le scande l’UMP, que la jeunesse qui bouge a effectivement « changé de camp » !
C.T.

La jeunesse noire du Liban

« Ce que tu ne comprends pas, c’est que nous (les libanais) avons grandi dans l’idée de nous expatrier pour fuir l’instabilité, la guerre et l’intégrisme qui gangrènent notre pays… toi tu es plutôt dans l’optique d’aller ailleurs, et encore ce n’est pas sûr, pour gagner plus ». Ce sont là les propos d’un chrétien libanais de 17 ans.






Le Liban n’a aujourd’hui plus aucun avenir pour la grande majorité des chrétiens, les jeunes cerveaux fuient en direction des Etats Unis ou de l’Europe, et ceux qui restent le font pour leurs parents. Certains optimistes croient encore en une stabilité prochaine : « bien sûr, d’ici 30 ans tout ira mieux ! ».

L’accession au pouvoir du nouveau président Michel Sleiman avait pourtant, dans un premier temps, redonné confiance aux libanais, confiance qui s’étiola rapidement face aux difficultés rencontrées. Le gouvernement a en effet mis deux mois à se constituer. De plus, la Déclaration Ministérielle, sorte de feuille de route du gouvernement, a été à de nombreuses reprises reformulée, débattue, contestée durant l’été 2008, faisant perdre tout crédit aux dirigeants libanais. Cette déclaration mettait en lumière certains sujets sensibles, comme les armes du Hezbollah, milice chiite qui se comporte comme un Etat dans l’Etat et fait régner sa loi dans le sud du pays. Ce pion de l’Iran a été l’initiateur du conflit avec Israël (été 2006), et a pour projet de faire du Liban un pays musulman. Ces divers problèmes expliquent une partie des inquiétudes du peuple chrétien.
Sur place, on ressent également un profond raz le bol à l’égard du monde politique. Les dirigeants de partis sont considérés comme des profiteurs qui détournent des fonds, s’enrichissent eux et leur famille, et s’embourbent dans d’éternels règlements de compte. Ces dirigeants ont en effet tous connu la guerre civile, et n’arrivent pas à dépasser leurs rancoeurs passées et à se dire que désormais l’objectif est national et non plus communautaire. La vision d’un Liban pluriculturel et uni n’est toujours pas d’actualité.
On note cependant plusieurs tentatives de rapprochement entre communauté, qu’il faut saluer et encourager. L’uléma Sayyed Mohammed Hussein Fdlallah (chiite) est par exemple prêt à se rapprocher des sunnites. Le Liban est constitué de 18 communautés religieuses, cette diversité culturelle, au lieu d’être une force, est un frein au développement du pays et fait perdre de plus en plus de crédit au Liban en tant que démocratie. Comment en effet expliquer le tapage médiatique orchestré par le Hezbollah pour récupérer des prisonniers faits par Israël, quand on sait que l’un d’eux est Samir Kantar ? Pourquoi un pays qui se veut libre, tourné vers le progrès, démocratique, fête en héro un monstre qui a fracassé la tête d’une fillette de 3 ans sous prétexte qu’elle était juive ? D’autre part, il convient de remarquer que le Hezbollah n’a réclamé absolument aucun prisonnier détenu par la Syrie… Il est en effet plus intelligent de critiquer « l’ennemi » du monde arabe et de le désigner comme seul fautif plutôt que de réveiller de vieux souvenirs, surtout quand il s’agit de la Syrie, pays qui a occupé le Liban pendant un certain temps.
L’hébétude des jeunes chrétiens libanais est tout à fait compréhensible, leur pays n’a pas les moyens de les retenir, il ne leur offre aucune perspective d’avenir. Il y a un mois environ, un avion de l’armée libanaise a été abattu par le Hezbollah, celui-ci survolait une zone contrôlée par la milice…

Y.S.

samedi 8 novembre 2008

Liste des journalistes LXXV

Laure Wagner (Sorbonne Paris 1: Histoire et Sciences Politiques)
Caroline Tixier (Sorbonne Paris 1: Droit)
Yves Souccar (prépa HEC)
Edina Ettig (Université de Cergy: Droit américain)
Marion Degeorges (La Sorbonne Nouvelle Paris 3 : Théâtre)
Christina Bezes (Université de Nanterre ou Marne la Vallée : Langues étrangères appliqués)
Karen Hazan (EDHEC)
Sophie Loup (LSE : économie)
Tatiana Nagorna (ENS Lyon : Russe)
Léa Samain (Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 : Langues étrangères appliqués)
Marie-Blanche Paumier (ESC Reims)
Henri de Cazanove (école de commerce)
Axel Cousin (Université Assas Paris 2 : Droit)
Pierre Plettener (La Sorbonne Paris 1 : Droit)

Ines Holguin (Théâtre)