vendredi 16 janvier 2009

Petit retour sur la crise russo-georgienne


LA CRISE RUSSO-GEORGIENNE : une prémonition pour l’Ukraine ?


Après la chute de l’URSS en 1991, la Russie n’a eu de cesse de vouloir reformer, par la loi ou par certaines pressions moins légales, un certain type d’empire, qu’il soit fondé sur des bases économiques ou culturelles. De fait, elle estime que cet idéal impérialiste mérite d’être défendu, dans certaines situations.


Bref retour sur les faits de la crise russo-géorgienne
Il y a trois mois, les troupes géorgiennes pénétraient sur les territoires des provinces autonomes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, dans l’espoir de les annexer. La réaction du côté russe ne s’est pas fait attendre : peu après, les troupes russes entraient à leur tour sur le territoire de ces provinces. Et cela, dans le but de protéger tout une partie des habitants de ces provinces qui possèdent un passeport russe, ce qui signifiait pour la Russie qu’une partie des ses citoyens était attaquée et qu’il lui fallait donc leur venir en aide. Tout cela recouvre bien entendu des ambitions impérialistes, puisque la Russie a toujours considéré, d’une manière plus ou moins officielle et légale que ces provinces lui appartiennent.


Mais quel est l’impact que cette crise peut avoir pour d’autres Etats de l’Est et du Sud de l’Europe ?


Une prémonition pour L’Ukraine ? Le cas de la Crimée


La presqu’île de Crimée, qui se trouve dans le Sud de l’Ukraine, pourrait-elle à son tour s’enflammer comme cela a été le cas pour l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie ? Cette république autonome, qui est du reste propriété de l’Etat ukrainien, est peuplée, en grande majorité, de russophones. De plus, la flotte militaire russe est amarrée dans le port de Sebastopol, la principale ville portuaire de Crimée. La Russie a donc des intérêts stratégiques et militaires directs en Ukraine. Au vu de la crise politique que traverse actuellement l’Ukraine, il ne serait pas impossible d’envisager une crise sur le modèle de la crise russo-géorgienne en Crimée. Si les Ukrainiens, pris en ce moment de protectionnisme culturel fervent, s’avisaient, d’une manière ou d’une autre, de lancer une opération militaire ou autre en Crimée, comme pour signifier à la Russie que ce territoire reste le leur, alors le scénario risquerait bien de se répéter. Les Russes estimeraient « à nouveau » qu’une partie de leurs citoyens, pour la majorité des militaires en ce qui concerne la Crimée, est menacée et pourrait, selon sa tradition habituelle, intervenir militairement. Tout cela reste, bien sûr, pour le moment, de pures hypothèses. Néanmoins, ce qui est certain c’est que la configuration politique actuelle, autant en Russie qu’en Ukraine, présente bien un terrain favorable à ce type de crise.


Ainsi, sans aller jusqu’à dire que l’Europe du Sud-Est est en voie de balkanisation, il est intéressant de noter que la situation de cette région pourrait bien revenir sur le devant de la scène médiatique assez souvent, ne serait-ce que parce qu’elle représente une zone tampon entre l’Europe et la Russie et donc, un certain nombre de conflits d’intérêts.

T.N.

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