lundi 3 mai 2010

Conséquence de la crise grecque : le retour de l’Allemagne à la BCE



La succession de Jean Claude Trichet à la tête de la BCE semble poser un certain nombre de cas de conscience aux dirigeants de l’Union Européenne. 
Dans un premier temps, le candidat idéal à la succession de M. Trichet était l’actuel gouverneur de la Banque centrale d’Italie, Mario Draghi. Celui-ci était par ailleurs soutenu par un certain de dirigeants européen qui voyaient en lui le moyen de mettre un terme à la politique de rigueur monétaire menée par l’institution de Francfort depuis la mise en place de l’Euro. Seul bémol : M. Draghi, avant d’occuper ses fonctions, a été vice président pour l’Europe de Goldman Sachs, la banque qui avait aidé la Grèce à entrer dans la zone Euro sans pour autant satisfaire les critères de convergence mis en place par la BCE. Ce « détail » pose un problème car celui-ci pourrait être tenté de faire appliquer de manière extrêmement rigoureuse les normes théoriques mises en place dans la zone Euro afin de redorer son image. L’autre candidat, dont la nomination serait au vu du contexte actuel plus que légitime, est l’Allemand Axel Weber, actuel président de la Bundesbank, dont la nomination ne conviendrait pas non plus à la France.
Cette situation pose un réel problème car si la crise actuelle montre les bienfaits de l’austérité  monétaire, elle ne satisfait pas les hommes politiques européens. En effet, celle-ci interdit les politiques monétaires expansionnistes qui pourraient permettre une relance des économies européennes par la monnaie. Dans sa lutte contre l’inflation, la BCE empêche donc les gouvernements européens d’utiliser ce levier pour tenter de relancer leurs pays. Les gouvernements européens se retrouvent donc face à un véritable dilemme qui est de concilier les exigences politiques internes avec celles de l’Union Européenne. Si le départ de M. Trichet de Francfort semblait annoncer une nouvelle ère dans les relations entre les politiques des pays membres et la BCE, l’actualité elle, semble donner semble donner raison aux détracteurs de la politique monétaire expansionniste et annoncer la suivi de la politique d’austérité déjà en place. Et ce, quelque soit le candidat nominé à Francfort.

Thibaut Bauer Grandjean

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