dimanche 18 avril 2010

La bombe atomique empoisonne les relations internationales

En avril 2009, Barack Obama avait annoncé lors d'un sommet à Prague sur la prolifération des armes nucléaires que l'objectif des Etats Unis serait l'élimination généralisée des armes atomiques. Le discours prononcé à Washington le 12 avril 2010 semble montrer un changement de stratégie qui ne plaît pas à Téhéran.
En avril 2009 la volonté affichée par les Etats Unis de voir le niveau de l'armement nucléaire mondial revenir à zéro, avait suscité un certain nombre de débats. En effet, si la sagesse affichée par les Etats Unis était louable devant la menace que représente la prolifération nucléaire, beaucoup d'observateurs n'ont pu s'empêcher de remarquer le profit qu'en auraient tiré les Etats Unis. Leur puissance n'aurait plus été menacée par un frappe nucléaire étrangère. Un retour à un armement « classique » aurait été totalement bénéfique pour les Etats Unis. 

Au sommet de Washington les 12 et 13 avril 2010 le Président Obama a présenté la nouvelle position des Etats Unis en matière de nucléaire (Nuclear Posture Review). Il a annoncé que la modernisation de l'arsenal nucléaire serait continuée sans que de nouvelles ogives ne soient construites. Cette nouvelle position consisterait à protéger les Etats Unis et leurs alliés ainsi que les pays qui respecteraient le Traité de non prolifération (TNP). Ce traité, signé en 1968 interdit à des Etats autres que les cinq membres du Conseil de Sécurité de l'ONU de posséder des armes atomiques. Il n'est cependant pas respecté par l'Inde, Israël, le Pakistan qui ne l'ont jamais signé et la Corée du Nord qui s'en est retiré. L'annonce faite par le Président Obama vise de manière assez claire Téhéran qui a d'ailleurs répondu en organisant un sommet sur l'armement nucléaire le 17 avril. 
Après la plainte déposée contre les Etats Unis par son représentant à l'ONU pour « chantage nucléaire », ce sommet entre dans toujours dans la logique de diabolisation des Etats Unis de l'Iran. Le gouvernement espère montrer sa bonne volonté et la transparence de son programme nucléaire qui, d'après les observateurs américains, lui permettrait de se doter de la bombe d'ici 3 à 5 ans. Il a d'ailleurs annoncé par la voix de son ministre des Affaires étrangères que sa volonté était d'entamer un désarmement nucléaire généralisé. Si la bonne volonté de l'Iran est fortement mise en doute par les puissances occidentales d'autres pays comme la Chine et le Brésil se sont déjà prononcées en faveur d'une solution négociée. Chaque puissance recherchant son propre intérêt diplomatique ou militaire, les négociations au sommet de l'ONU sur le TNP organisé mi mai risquent d'être laborieuses.

Thibaut Bauer Grandjean

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